97) time to go
Deux heures au téléphone hier soir pour faire semblant d'échapper à la solitude, mais comment veux-tu y arriver dans une maison si grande aux corridors si vides, dans lesquels les bruits de présences suspectes se multiplient ? Je laisse un message qui dit qu'il y a trop d'espace et que je me sens toute petite, et l'écho c'est juste une voix qui me dit qu'elle pense fort à moi, j'aurais voulu qu'elle soit là, à deux heures du matin c'est un peu trop demander, et c'est pas la saison, père Noël, la saison des miracles, ho. Encore que : deux épisodes de Desperate Housewives sur la 6, j'en demandais pas tant.
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- Et puis j'en ai marre, ça s'éternise,
je dis à H. au téléphone, je serais contente que ça se termine.
- C'est passé vite, j'ai beaucoup appris,
je dis à J. dans les couloirs gris, qui me confortent dans l'idée qu'il ne vaut mieux pas mettre le nez dehors, sans rire, depuis le début du mois de juillet j'ai l'impression que le ciel est tout le temps couvert.
Diplomate.
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J'ai trouvé des gens pour remplir mes couloirs de vrais bruits de présences amies, et quand c'est pas les corridors c'est directement mon lit -seulement il me faut de l'oxygène, de l'eau, ça se bèche comme du terreau, ces petites choses, sans ça je m'asphyxie, je me ratatine et je me fane, pour aller jusqu'au bout on peut dire que j'engraisse les autres, je fais engrais, mais d'ici là on a le temps, faut juste faire attention,
parce qu'à trop faire l'amour on l'oublie,
et à trop se voir on sait plus si on se manque.
Quand même, vivement dimanche.
Ah, et : les blogs c'est un truc qui a forcément été inventé par les branleurs pour passer le temps au bureau. Je vois pas d'autres possibilités.