4) empty places / desert places

Jadis :
Sans forcer, je voyais sans m'essouffler, spontanément -le cliché parfait, et les doigts dans le nez !
Aujourd'hui :
Les paysages défilent et ma tête ne répond plus, je tire, je brusque, je ne vois rien, ou pas plus. Terre non pas vierge mais stérile, creusée à coup de stylo rageur, triturée, battue, pour en faire sortir quelque chose, de l'eau, de l'herbe, une plante, une bête, mais non ;
à l'intérieur de ma tête il y a un désert que je refuse, que je maltraite, dans lequel je creuse des puits et des sillons qui ne charrient que du vide.
Du rien, du néant, que dalle.
Je sais bien que pour plaire il aurait mieux valu que je parle d'un théâte, d'un rideau rouge velours qui se lève sur une scène vide, ou alors sur une scène où il y a de la vie, même si elle fuit, même si elle s'agite, remue, s'il y a des cris, des baisers, des conneries, des horreurs (c'est vendeur), mais rien.
Du néant, que dalle. Un refrain.
Dans ma tête :
Ca chahute, ça se refuse, ça dure et ça dure et ça dure. Tout émerge dans un chaos fermé, des mouvements pleins de choses inconnues et pas aimables, des tourbillons d'abstractions sadiques, des heures de pensées vainement douloureuses, marteau-piqueur silencieux qui éclate le béton éducation, le béton social, et je marche béquillée dans le boxon total de mon intérieur.
Un pas c'est dur et ça ne marche pas toujours.
Un pas en avant et deux à reculons, souvent.
Un pas de plus vers quelque part, peut-être pas la sortie ; préférer le mal du mouvement au bien que fait l'ennui.


citation de titre : robert frost, desert places
photo : therandomhero

Comments

[unjourpola]

tu devrais pas, va... c'est pas si grave.

[Mamawasabitch]

Hm.. Si tu es vide de ce qui anime le commun des gens, tu es au moins pleine de quelque chose de rare que les autres n'ont même pas commencé à chercher.
Je crois qu'il te faut prendre ton mal en patience, attendre que tout vienne de façon naturelle.
Ca m'inquiète de lire ça venant de toi, blondasse.