49) i screen my phone calls
"Parlez sans crainte, je vous écoute."
"Huhu, j'adore c'te vieille joke, on s'y attend jamais quand on décroche."
"Et toi ?"
"Ouaip, j'ai passé une bonne semaine."
"Belle neige dès qu'on montait un peu, sinon de la flotte, je te raconte pas les mollets..."
"Nan, on n'a pas eu de poudreuse. Si j'étais une sale gosse, j'te dirais que j'suis trooooop blasée."
"Ah finalement ski, snow faut encore que j'apprenne et j'avais un peu la flemme."
"Carrément. J'ai un de ces coups de soleil sur le nez. Triple dose d'après-soleil chaque soir."
"J'te jure l'an prochain je skie en string. Comme ça les gens auront pas l'impression que j'sais pas mettre de fond de teint."
"Oui je sais, j'imite très bien la pouffe."
"Mais va t'faire voir ! C'est toi qui sens l'vécu !"
"Non, C. et E. sont repartis au bout de trois jours. C'est dommage."
"Ouais,
forcément. Je rentrais après le déjeuner et pendant deux ou trois
heures, je bossais. J'ai pas tout fini, mais ça me stresse pas trop non
plus."
"Hm hm."
"Ah oui tiens d'ailleurs, on a croisé
les E. là-bas. On a skié ensemble, mais G. était pas là. D'ailleurs il
va être pris en médecine à la fin d'l'année, j'crois bien."
"Sûr."
"Nan, C². m'a pas rappelée."
"Ah oui, mais samedi soir j'étais déjà partie."
"Ah, mes cédés sont arrivés ? Cool."
"Ouais, j'ai aussi mon Elle à lire. Au fait, t'as lu le Monde 2 avec la collection de Pinault ? Il était classe."
"Ah mais j'ai pas arrêté. J'ai lu le Prince des marées de Conroy, un pavé, relu La Maison du sommeil, et aussi Une Touche d'amour de Coe, c'est nettement moins cucul que c'que tu pourrais croire avec le titre. Et la Tempête de Shakespeare. Et encore un autre truc, mais ça devait pas être dément vu que ça m'a pas marquée."
"Si. Le téléphone c'est frustrant, dans un sens."
"Et c'est pour ça qu'on s'rappelle demain, okay ? Ou alors on dit au M*** vers trois heures."
"Au poil. A d'main alors."
"Ciao."