44) girl, maybe you'll be a woman haphazard
Je me lève, 8h30, je regarde trois fois mon réveil pour être bien sûre -j'ai fermé les volets la veille exprès
pour ne pas me réveiller tôt. Ca me fâche, mais deux heures plus tard,
je finis par émerger complètement. Je glandouille, mange, me rendors
dans la foulée (pour ça, j'ai une solution miracle : manger un peu
trop, prendre un bouquin, se poser sur un grand lit où il y a un chat,
et mettre Storytelling de B&S).
Alors à 20h00, même
ratagazée -malgré le café, deux ou trois cigarettes et une demi-heure
passée à repriser les trous situés à des endroits inconvenants de mon
jean fétiche, aléas de la vie- j'étais d'attaque pour affronter le premier
round.
Rapide topo : moi, hypokhâgneuse, sur un
ring avec six étudiants en médecine, inclus D. que je connais depuis
quinze ans, C. qui est en osthéo, R. qui est l'ex de D., P.-H. qui est
le nouveau mec de R. et un très bon pote de D., M. que D. veut se taper
et G. qui doit être le seul mec normal de l'histoire (the whole world's a sitcom, me suis-tu toujours, ami lecteur ?).
Bref.
Pendant que P.-H. m'avoue qu'il a cru que je connaissais C. depuis
toujours, je me sers un autre verre de vin et D. me lance des appels
désespérés depuis l'autre bout de la table -stop, stop, stop !, je parle trop pour meubler, je regarde C. qui a les yeux qui disent Qu'est-ce qu'ils sont coincés,
on rigole. M. et R. ne décrochent pas deux mots, je fais mon show et D.
m'en est reconnaissant ; je continue. J'ai trop bu. De temps en temps
ils se regardent et ils font des private joke de type Alors bourré à l'alcool primaire, hein ? et je regarde C. qui me regarde catastrophée : hall of shame.
Heureusement
la soirée finit : je n'ai plus de préjugés, en médecine aussi on boit
de l'alcool, on fume des joints. Deuxième round, tarot, je joue comme j'ai jamais aussi mal joué, ça me chiffonerait presque si j'avais pas un verre troué.
Le matin, je me réveille dans un lit immense et vide,
que D. m'a gracieusement alloué pour ne pas me changer de Joséphine. Je
descends, dis au revoir à tout le monde sauf C. et D., P.-H. mate mes
seins à travers mon débardeur blanc, et R. le voit mais ne dit rien. D.
ferme la porte derrière eux, on se sert des litres et des litres de thé
à tous les parfums possibles -Orange Jaïpur, fais goûter voir ?, on déjeune ensemble, on débarasse.
Mais y a pas de chute à cette histoire.