32) brotherhood never dies
Je rentre chez moi en sueur, et pendant que je me tamponne le visage avec une serviette blanche, A. vient s'asseoir sur mon lit et commence à se foutre de moi. Je l'entends qui rigole, je ne l'écoute pas, je m'allume une cigarette, il commence à parler de sa nouvelle copine. Je fais hm hm la bouche fermée en rangeant les cds qui trainent par terre, plie un pantalon et le pose sur une chaise, fais tomber ma cendre, empile des feuilles sur mon bureau, ouvre la fenêtre. Il y avait du soleil dans la forêt, on se serait bien cru en avril, d'ailleurs c'est bientôt.
A. parle toujours, je l'écoute, je commence à rigoler, il me dit quoi ? et je ne réponds pas. Je pense qu'il y a un an il comptait les filles qu'il baisait et que là, il est pendu aux lèvres de M., et qu'à peu de choses près, on en est rendu au même endroit, synchro.
J'allume une autre cigarette. Il fait la gueule, j'ouvre un bouquin au hasard, entre nous ça veut dire Casse-toi, il ferme la porte et je reste, la cendre tombe sur mes draps, j'ai un sourire con, j'ai mal dormi hier soir, pourtant.