17) i'll show you fear (in a handful of dust)
(J'ai
peur.) J'avais déjà parlé de lui, du presqu'homme ou de l'homme, et je
ne savais pas que ça pouvait être si doux, etc. Je l'aime bien. Je ne
saurais pas trop comment parler de lui, mais je l'aime bien. Il m'aime
bien aussi, c'est certain. Il m'aime très bien même.
Et je ne sais
pas du tout dans quelle mesure je me sens capable, aujourd'hui
(mercredi 22 février), d'être avec quelqu'un. J'ai peur : type la peur
de l'inconnu.
On m'avait dit qu'il suffisait d'attendre et que ça
finirait bien par se présenter, on avait raison, bon. Pour qu'on me le
dise, il a bien fallu que je me lamente copieusement avant (gna gna gna
plus de vrais hommes gna gna gna tous maqués enfin bref). Maintenant
que je suis plus ou moins, et plutôt plus que moins, face au choix ;
que je sais que s'il m'accompagne, ce ne sera pas mal ;
que depuis le début c'est à lui que je pensais ;
que je me sens bien et qu'il y a des ondes ;
est-ce que j'ai vraiment envie de renoncer au célibat ?
(J'ai peur de me faire mal)
De
renoncer à mes poils d'hiver, à toute la place et toute la couette dans
mon lit, à ma solitude-cocon, à ma gueule (sans remords) de déterrée, à
mes douches irrégulières le week-end, à mes chemises de nuit antisexy,
mes sous-vêtements en coton et en lambeaux, mon indépendance foutrement
cosy, et surtout ma sérénité relative difficilement acquise ? (Être
amoureuse me rend nerveuse.)
Pour n'être même pas sûre de ce que j'y gagne au change ?
Je
m'étais érigée en sainte et refait une virginité, placée sur un
piédestal pour mieux regarder les autres à mes pieds, et c'était
agréable. Plutôt que d'en descendre, je le ferais bien monter avec moi.
Mais
déjà j'ai peur ; de moi-même, de lui, des conglomérats d'ombres autour
d'un nous possible, des autres, des poids, de mes cicatrices qui
grattent.
Et en même temps, quels risques je prends ? Vivre (enfin)
pour de vrai ? Quels risques ? Me prendre une porte de plus dans la
gueule ? Je suis pas en porcelaine. Ne plus trouver la force de
remonter sur mon petit piédestal dérisoire ?
Le véritable
problème, c'est une question de principes : on ne se tape pas quelqu'un
de sa classe, surtout quand c'est potentiellement pour un peu plus
qu'une sauterie.
J'ai peur. Alors dites :
un pour que je me jette dans la gueule du loup
deux pour que je reste aussi blanche qu'une agnelle
trois si vous voulez développez
(votes multiples ne sont pas considérés comme nuls).
image : piquée dans les liens de sskizo (voir liste à gauche)
titre : T.S. Eliot (in The Burial of the Dead)
bande-son : le Kyrie du Requiem de W.A. Mozart.
Quand j'y pense, je pouvais pas faire une note plus débile pour augurer le confinement des volailles, qui m'évoque vaguement, par association d'idée, un couvre-feu pour les pouffes. Aucun commentaires par rapport à ma note s.v.p.