8) I'm wide awake it's morning
Réveillée depuis huit heures
trente. Reste les yeux fermés pour conduire ton rêve au bout, un rêve
très doux, très beau, dont on se souvient longtemps -je crois. Il y en
a quelques uns comme ça. Un rêve en vert, cyan et lumières.
- Je
dors avec une fillette aux cheveux noirs, courts, carrés, petites
cuillères, comme avec une petite soeur. On se promène dans une jungle
insoutenable et elle prend mes lunettes de soleil. Elle et son petit
sac à dos de fillette de nulle part me sèment, dans l'éclat d'un
sourire.
- Au milieu de la mer il y a un grand mur blanc derrière lequel on peut se cacher.
-
Il y a un garçon qui ressemble très fort à B. avec un corps doux et des
cheveux comme de la peau, et je l'aime et il m'aime et il aime une
autre fille mais ça m'est bien égal, puisqu'il m'aime aussi, et on est
bien, un peu hors des normes mais très bien, comme ça, couchés sur la
moquette bleue à s'embrasser, lui, elle, moi, on s'est trouvé.
-
Derrière le mur avec ce môme tout bronzé, sorti de nulle part, que je
viens de sauver de la jungle insoutenable où la fillette m'a
abandonnée, ce môme est collé à moi et ne me lâche pas. Je l'emmène.
- B. s'est levé, l'autre est partie.
-
La fillette aux cheveux noirs, courts, carrés passe comme un fantôme,
me tend mes lunettes, me fait un clin d'oeil et s'en va. B. ne voit
rien et c'est ça qui me remplit : quelque chose m'irradie de
l'intérieur ; c'est ça, le bonheur ?
titre emprunté à Bright Eyes.
images empruntées au film Los amantes del circulo polar, de Julio Medem. Voyez-le.